Les fils de chaine en laine, soie ou autres fibres cellulosiques sont montés côte à côte sur un tambour disposé à l’arrière du métier. Le serrage des fils sur le tambour est déterminé par le nombre de dents du peigne (kangi) qui les réparti. Une qualité kangi 10 (5 fils par pouce) est moins serrée que kangi 12 (6 fils par pouce).
Une navette contenant le fil de trame est propulsée d’un côté à l’autre du tapis tandis que les verges (tiges métalliques aussi longues que la largeur du tapis) déterminent la hauteur du velours. Comme les tiges rondes (rod) utilisées dans la technique du nœud népalais.
Si celui-ci n’est pas coupé, il reste sous forme de bouclettes.
Le peigne et les barres de lice qui lèvent les fils de chaines alternativement, sont actionnés au pied et à la main.
Si les fils de chaîne du dossier sont dédoublés pour une meilleure solidité, on parle de « double back ».
Afin de garantir un meilleur serrage des fils de laine, les trames sont dédoublées et l’on parle alors de « double cotton ». Dans ce cas, si on enlève un fil de velours, il aura une forme de « W » au lieu de « V ».
Une option intermédiaire, pour un bon rapport qualité/prix, est l’utilisation d’un fin fil de coton, généralement noir, qui s’ajoute au fil de trame afin de consolider la structure. Cette qualité s’appelle «laachi».
Que peut-on réaliser en « handloom » ?
Le procédé s’inspire des métiers industriels à la différence qu’ils sont entièrement actionnés par l’homme. La technique, même si elle demande une grande vigueur de la part des tisserands, est rapide et donc peu coûteuse.
Les tapis sont généralement unis ou agrémentés de simples bordures.
Certains métiers permettent maintenant des motifs répétitifs ou lignés. Une teinture appropriée des fils de chaîne procure au velours de très beaux effets aléatoires de dégradés qui accentue l’aspect manuel du produit.
On arrive également à reproduire des motifs sur les tapis handloom. Ceux-ci sont « tuftés », par le dos, sur un tapis uni préalablement tissé.
La technique handloom convient pour les tapis et moquettes de grande dimension. Nous avons des métiers de 6,50 mètres de large pour une longueur jusqu’à 20 mètres.
Sur demande, des nuances aléatoires (abbrashes) dans le velours apportent un caractère artisanal aux moquettes haut de gamme de l’hôtellerie de luxe.
L’alternance de velours et de bouclettes, les hauteurs de velours et le mélange de fibres (sauf chanvre et jute) permettent de magnifiques motifs répétitifs pour des tapis au design moderne.
Les tapis handloom sont plus rapides à réaliser et moins coûteux que les tapis noués et sont en constant développement chez les fabricants de tapis et de moquettes en Inde.